Hors du temps..
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Une jarre de terre cuite.
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Telle une pierre brute.
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A la ligne du Féminin.
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A la source impalpable
des sensations.
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Les yeux fermés je passe en revue mentalement les tableaux de Pessin et il se glisse à ma mémoire le souvenir de déambulations dans les rues de Pompéi, dans ce chantier de fouille archéologique à ciel ouvert où la vie, dans une de ses formes les plus antiques, aura été figée, pétrifiée à jamais dans son éternelle actualité. Hors du temps, les figures peintes de Pessin s’inscrivent à mes yeux à l’égal de ces vestiges. Pierre, jarre ou lignes du féminin, toutes sont aussi immobiles, muettes et présentes que des idoles à l’aura éternel. Je marche de nouveau dans les rues de Pompéi, le visage couvert de poussière d’ocres et de sable, de reflets blanc coquillage et d’écorce brune. De figures érotiques en corps oniriques, je vois un chemin se creuser à mesure que je marche de toile en toile. Les rues de Pompéi sont un labyrinthe que l’on ne peut quitter sans y laisser une part de soi. Des doigts fouillent la terre pour y découvrir ou y dissimuler un secret. Une main parcourt à l’aveugle une pierre. Un corps de cire et de marbre à la ligne lointaine, à la forme fuyante m’attend déjà là-bas. Pour peu que vous vous prêtiez tout entier à l’expérience de la peinture de Francis Pessin, il vous sera possible de voir, d’entrevoir le contrechamp fictif du vide de ces objets, de la disparition de ces formes jarre, pierre, Féminin… Moi j’ai vu… J’ai vu un espace en creux qui interroge. J’ai cru entendre ou reconnaître une voix lointaine, tenace et authentique qui pourrait être celle de la peinture de Francis Pessin : Qu’est-ce que la vie ? Où trouve-t-elle sa source ? Où trouve-t-elle sa fin ?

Texte de Gabriel Azoulay